Savon naturel, bio, vegan, Tout ce qu’il faut savoir

Le savon existe sous plusieurs formes et sous diverses natures : surgras, industriel, artisanal, bio, naturel…

On le sait, le savon sous forme liquide génère des déchets à cause des contenants en plastiques. Il contient par ailleurs des substances qui au mieux ne permettent pas de nettoyer la peau, au pire s’avèrent toxiques.

Entre les savons à l’huile de palme et ceux contenants des ingrédients à base de pétrole, on vous dit tout sur ce cosmétique pas toujours propre.

Si vous n’avez pas le temps de fabriquer votre propre savon, nous vous recommandons vivement celui de l’entreprise française “Comme avant“. Leurs produits sont irréprochables et de fabrication artisanale.

Qu’est ce qu’on entend vraiment par “savon” ?

Le savon solide

À la base de tout savon solide, il y a ce qu’on appelle “la saponification” ou pour être plus précis, une hydrolyse basique dans un milieu alcalin.

La saponification est une réaction chimique, mais néanmoins naturelle, obtenue par le mélange d’un réactif basique (matière grasse) et d’un réactif alcalin (soude ou potassium).

À la suite de cette transformation, on obtient du savon et de la glycérine.

La glycérine agit notamment sur l’hydratation de la peau. Étant hygroscopique (absorption de l’humidité de l’air) elle est appréciée dans les cosmétiques car ses propriétés occlusives protègent la peau des agressions extérieures (vent, froid, pollution,…). On la retrouve sous le nom de “glycérin” ou “glycerol”, c’est un alcool mais qui lui, possède des propriétés bénéfiques pour la peau.

Là où le bât blesse, c’est l’origine de la glycérine. Elle peut être végétale (conseillée pour les cosmétiques), de synthèse (issue de l’industrie pétrochimique et donc polluante) ou d’origine animale.

Il n’y a aucun moyen de savoir rien qu’à la lecture des ingrédients d’où provient la glycérine.

Il existe deux grands procédés de fabrication de savon:

  • La saponification à froid

La saponification à froid est une réaction chimique dite “totale”, c’est à dire qu’elle s’arrête lorsqu’un des deux réactifs est épuisé. Dans cette méthode, les deux composants sont: l’huile et la soude.

Il faut pour ce processus un excès d’huile pour garantir une absence de soude dans le savon final. Il restera donc dans ce dernier de l’huile non saponifiée, c’est ce qu’on appelle un savon “surgras”. Le surgras peut également être obtenu par un ajout de matière grasse à la fin de la saponification, juste avant la solidification, lorsque toute la soude a été transformée.

  • La saponification à chaud

La saponification ou “méthode au chaudron” comprend deux réactifs selon le même principe que la saponification à froid (un réactif basique et un alcalin) à savoir huile et potasse. Le mélange est chauffé à plus de 120° durant plusieurs heures. L’excédent de potasse est ensuite retiré en même temps que la glycérine à l’étape du relargage.

Les savons de Marseille et d’Alep sont fabriqués selon cette méthode traditionnelle.

Le gel douche

Un gel douche est un savon composé en majeure partie d’eau, il contient ensuite des tensioactifs et des gélifiants. Ce produit contient les mêmes ingrédients que son homologue solide mais avec un ajout de glycérine et d’eau. L’alternative naturelle au gel douche industriel existe, il suffit de mélanger un savon naturel avec de l’eau et de la glycérine végétale en faisant chauffer le tout.

Cependant, dans les fabrications industrielles, l’ajout d’eau implique un recours plus important aux conservateurs afin d’éviter le développement des micro-organismes (bactéries et champignons).

Le syndet

Le syndet quant à lui est un produit sans savon mais avec des tensioactifs anioniques qui sont considérés comme étant plus doux pour la peau. Aussi appelé pain dermatologique, ce type de savon est conseillé en cas de peau sensible, sujette aux démangeaisons (eczéma, psoriasis…).

Le pH du pain dermatologique se rapproche de celui de la peau. Il laisserait intacte la barrière hydrolipidique et l’équilibre naturel de la peau, sous réserve cependant du type de tensioactif utilisé dans la formulation. En effet, certains tensioactifs sont plus agressifs que d’autres (éviter le sodium lauryl sulfate par exemple).

Que dit la réglementation concernant les ingrédients dans les cosmétiques ?

Tous les ingrédients introduits de manière intentionnelle doivent figurer dans la composition du cosmétique. Cela exclut seulement les traces éventuelles de produits ayant servi durant le processus de fabrication.

Les ingrédients sont obligatoirement indiqués par ordre décroissant d’importance dans le produit. Les substances présentes inférieures à 1% peuvent cependant figurer dans le désordre.

Les étiquettes peuvent être très difficiles à décrypter et c’est pourquoi outre l’allégation “moins il y en a, mieux c’est”, on ne peut aisément conseiller autre chose que d’être attentif aux substances décriées, s’informer sur les recherches scientifiques ainsi que sur les alternatives existantes.

Pourquoi dit-on “non” au savon industriel ?

Huile de palme ou “Sodium palmate”

L’huile de palme est très fréquemment utilisée dans les savons industriels car elle est économique, facile à produire et possède de nombreux aspects fonctionnels (stabilité, oxydation lente…). Les productions de palme ont un très bon rendement mais participent activement aux déforestations massives à travers le monde. Ce sont souvent des monocultures intensives gourmandes en hectares.

Pas moins de 24% de la production mondiale d’huile de palme est destinée à l’industrie cosmétique.

Certaines marques clament que leur huile de palme vient de forêts durables, mais le fait est que les contrôles et vérifications sur les productions “durables” n’existent pas. Cela relève donc seulement de la bonne foi de l’entreprise.

Huiles minérales issues de l’industrie pétrochimique

Parmi les substances les plus vicieuses retrouvées dans les cosmétiques industriels, les huiles minérales à base de pétrole qui ne présentent aucuns bienfaits pour la peau.

Elles créent un film gras sur sa surface et confère une fausse sensation de douceur. Une fois ce film retiré, la peau n’est ni plus hydratée, ni mieux nourrie qu’avant le nettoyage. La peau respirant moins bien, il est même possible d’observer quelques éruptions cutanées en plus.

Ces substances sont interdites dans les cosmétiques bio en raison de leur impact négatif sur l’environnement et sur la santé.

Ces appellations désignent quelques substances à éviter:

  • Paraffinum Liquidum
  • Petrolatum
  • Cera Microcristallina
  • Mots contenants methicone ou siloxane
  • Ozokerite
  • Mineral oil

Huiles hydrogénées

Le processus d’hydrogénation modifie en profondeur la structure des acides gras de l’huile. Dans l’industrie cosmétique, les huiles hydrogénées sont plus stables, se conservent mieux et sont plus simples à appliquer. Malheureusement l’hydrogénation prive l’huile de certains bienfaits nécessaire à l’hydratation.

Elles sont difficiles à identifier, certaines contiennent le mot “hydrogenated” et d’autres non.

En voici quelques exemples:

  • Hydrogenated,
  • Dihydrogenated,
  • Bis-hydrogenated,
  • Squalane,
  • Etc.

Huiles estérifiées

Les huiles estérifiées sont très souvent utilisées pour les huiles dites “sèches”. Ce processus permet d’obtenir un corps gras plus résistant au temps, qui rancit moins rapidement. Malheureusement, cette transformation chimique appauvrit les huiles en vitamines et acides gras, qui sont des substances bénéfiques pour la peau.

À l’instar des huiles hydrogénées, les huiles estérifiées sont assez difficiles à débusquer.

Il en existe cependant des récurrentes:

  • Caprylic ou Capric Triglyceride: ce composant est autorisé dans les cosmétiques biologiques et peut être dérivé de l’huile de palme ou de coco,
  • Cocoglyceride, coco-caprylate ou caprat: dérivé de l’huile de coco,

Pour identifier les huiles végétales naturelles, retrouver le nom de la plante suivie de “oil” dans la liste des ingrédients du produit.

Paraben

Les parabens (PARAoxyBENzoates) sont une famille de conservateurs utilisés pour éviter le développement de micro-organismes dans les produits. Mais ces additifs sont très controversés. Ils pourraient favoriser le développement du cancer du sein et auraient des effets négatifs sur le système endocrinien et reproducteur.

À ce jour, les études de l’ASNM et l’EFSA chargées de réguler la mise sur le marché des substances n’ont pas officiellement conclu à un quelconque danger.

Ils sont identifiables par leurs noms sont composés de: “para” et/ou “benzoates”.

Sodium Lauryl Sulfate

Ce tensioactif est considéré comme fortement irritant pour la peau et est très fréquemment utilisé dans les cosmétiques industriels.

Les graisses animales

Les graisses animales sont utilisées comme acide gras dans certains savons. Moins coûteuse que l’huile végétale, la graisse animale est obtenue en faisant fondre les tissus de l’animal (généralement porc ou boeuf). Ce sont souvent des animaux d’élevage qui sont utilisés pour la fabrication de cet ingrédient.

Dans les cosmétiques, la graisse animal n’abîme pas la peau mais ne lui apporte pas non plus de bénéfice contrairement aux huiles végétales. Le consommateur paie donc pour un ingrédient “vide”. L’utilisation de graisses animales est donc plus un sujet d’éthique que de santé. En effet, il est impossible de savoir dans quels conditions l’animal a été élevé. Pour les végans, le cosmétique à base de graisse animale ne pourra bien sûr pas être utilisé.

La graisse de boeuf est identifiable sous le nom de “Sodium tallowate”.

Le savons artisanaux excluent souvent les graisses animales de leur composition.

  • Et tant d’autres…

Les alternatives:

Savons artisanaux

  • Savon noir

Le savon noir est un produit cosmétique traditionnel d’Essaouira au Maroc. Il est souvent appliqué en préparation du gommage dans les Hammams.

Ce savon est obtenu à partir d’huile et d’olives noires broyées. En soin cutané, il se présente systématiquement sous la forme d’une pâte sans grains. Il s’adapte à tous types de peaux et on lui associe des vertues régénératrices, purifiantes, apaisantes et hydratantes.

Le savon noir sous sa forme liquide est quant à lui utilisé pour l’entretien de la maison.

  • Alep

Le savon d’Alep vient de Syrie, il est fabriqué avec de l’huile d’olive et de baies de laurier. Il se présente traditionnellement sous la forme d’un pain de savon cubique marron à l’extérieur et vert à l’intérieur.

Un véritable savon d’Alep ne doit contenir aucun additif, colorant, produit de synthèse, ni graisse animale.

Ce produit a l’avantage d’être 100% biodégradable. Sa composition très pure en fait un produit sain qui s’adapte à toutes les peaux et à toutes les populations. Le savon d’Alep permet de lutter contre les démangeaisons et les problèmes de peaux (psoriasis, acné, eczéma…).

Il en existe de plusieurs niveaux de qualité selon la teneur en baies de Laurier.

Le savon 5% de Laurier est le moins cher mais peut néanmoins être utilisé par toute la famille. La plus haute qualité est le pain de savon à 80% de laurier, il est très concentré et s’utilise généralement en cas d’épisodes aigües de problèmes de peaux.

  • Marseille

Le savon de Marseille est un produit à base d’huile et de soude. Il est élaboré selon une méthode de saponification à chaud.

Le procédé de fabrication de ce produit permet de réutiliser “les grignons”, soit les résidus de la première pression à froid de l’huile à usage alimentaire.

La soude quant à elle est le résultat de l’électrolyse de l’eau salée (saumure), ce procédé est peu gourmand en énergie. Ce n’est pas le cas pour l’ensemble du processus de fabrication du savon de Marseille puisque les cuves maintiennent la pâte en ébullition durant plusieurs jours.

Depuis plusieurs années, les recettes sont susceptibles de contenir de l’huile de palme dans leur compositions. Cette huile est souvent issue de plantations connues pour participer aux déforestations massives. Il est donc important d’éviter les savons contenant ces deux huiles.

Côté pratique, le savon de Marseille se conserve très longtemps et sans l’utilisation de conservateurs ou d’antioxydants.

Pour finir, le savon de Marseille est biodégradable et non polluant.

Savons bio et naturels

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