L’équithérapie est un mode de thérapie réalisé à l’aide d’un cheval. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le cheval n’est ici ni le thérapeute, ni celui qui bénéficie de la thérapie, mais il est le moyen par lequel passe le soin. Une séance d’équithérapie se déroule donc à trois: elle comprend le patient, le cheval et le thérapeute.
De manière générale, cette thérapie encore peu courante a pour objectif d’améliorer le bien-être des patients et de leur procurer une forme d’apaisement dans un grand nombre de situations. Elle s’intéresse presque exclusivement aux troubles psychologiques, qu’elle a pour but de soulager, voire de soigner. En tant que telle, elle n’a aucun effet sur des problèmes d’ordre purement physique ou somatique mais elle peut agir en complément à un traitement traditionnel. Dans ce cas, elle aidera alors le patient à mieux supporter le traitement qu’il suit.
Toutefois, bien qu’elle n’agisse pas directement sur le corps, l’équithérapie peut mettre ce dernier à profit lors de ses séances. En effet, elle part du principe qu’aussi bien le corps que l’esprit peuvent avoir une influence sur notre état psychologique. Les exercices auxquels les thérapeutes font appel durant les séances sont donc divers et variés, allant de simulations sensorielles à de simples discussions.
Pourquoi faire appel à un cheval?
Mais pourquoi le cheval et pas un autre animal? Parce qu’il possède un ensemble unique de qualités qui font de lui le médiateur parfait lors d’une séance de thérapie.
Le cheval, d’abord, rappelle aussi bien la figure paternelle que maternelle. En effet, il a une image à la fois douce, sécurisante et forte. C’est aussi l’un des seuls animaux qui peut porter l’homme, et il est capable d’établir un lien profond avec celui-ci.
Mais la liste de ses qualités ne s’arrête pas là. En réalité, le cheval fait preuve d’un grand nombre de qualités qui bénéficient chacune d’une façon ou d’une autre à la thérapie.
Le cheval ne juge pas et ne dénigre pas sans raison, ce qui offre la possibilité de profiter d’une relation sans critiques ni jugements. De plus, contrairement au chien, il ne viendra pas vers vous si vous ne faites pas le premier pas. Ce caractère non intrusif permet notamment au patient d’établir lui-même la relation qu’il désire avec l’animal. Il est également ouvert au dialogue, pour autant que l’on sache comment l’entamer. À ce sujet, il est d’ailleurs intéressant de noter que l’établissement d’une relation avec le cheval rappelle celui des relations interpersonnelles, notamment en terme de travail et d’efforts à mettre en œuvre.
Le cheval apporte également de nombreux bienfaits au patient ou à tout humain qui s’en approche. Ainsi, il favorise notamment la concentration, l’attention, l’imagination, la conscience de soi et la confiance en soi.
Toutefois, outre tout cela, ce qui rend le cheval si apte à jouer le rôle de médiateur dans une relation entre un thérapeute et son patient, c’est sans doute sa capacité à être le miroir de ce dernier. Les canaux sensoriels du cheval sont extrêmement développés, ce qui le rend exceptionnellement empathique et réceptif à tout ce qui l’entoure, y compris à ce qui est tait et caché. Le cheval a donc la capacité de ressentir ce que le patient ressent à l’intérieur de lui, sans que cette émotion apparaisse clairement aux yeux de quelqu’un d’autre, que ce soit sur les traits de son visage ou dans ses gestes. De cette manière, le cheval peut parfois voir des choses que le thérapeute n’a pas encore comprises lui-même.
En observant les réactions du cheval par rapport au patient, le thérapeute peut ainsi lire et comprendre ce qui se passe dans la tête du patient sans que celui-ci ait à mettre des mots sur ses émotions. Le patient, quant à lui, peut aussi bénéficier de cette caractéristique. Dans certains cas, comprendre le cheval et ses réactions lui permettra de se comprendre lui-même. Le cheval est donc un réel miroir pour le patient, qui peut être utilisé aussi bien par le patient lui-même que par son thérapeute.
Enfin, le cheval comme médiateur permet de faciliter l’interaction et les discussions entre le thérapeute et son patient. Le cadre traditionnel de la thérapie, qui voit le thérapeute et le patient seuls dans une pièce, peut parfois être intimidant. L’équithérapie permet de sortir de ce cadre et d’oublier, en quelque sorte, que l’on a à faire à une session de thérapie. La séance est plus ludique, et nous avons alors plus de facilité à faire part de nos pensées et de nos émotions.
Les bienfaits de l’équithérapie
L’équithérapie est ouverte à tous, pour autant que l’on ait plus de 3 ans et que l’on ne soit pas allergique aux poils de chevaux!
Elle peut être utilisée pour lutter contre de nombreux troubles psychologiques, tels que des troubles du sommeil, de l’alimentation, du développement, de l’apprentissage, du comportement, de la concentration, de la communication et de l’acquisition du langage. On peut également y faire appel pour lutter contre le stress, l’anxiété et la dépression, pour recevoir de l’aide après un deuil ou un événement traumatisant ou encore pour améliorer sa confiance en soi.
L’équithérapie peut aussi aider les patients qui font face à des difficultés relationnelles ou à une inadaptation sociale. En outre, les personnes souffrant d’autisme, de schizophrénie ou d’handicaps sensoriels, mentaux ou moteurs, peuvent également bénéficier de l’équithérapie, qui leur procurera mieux-être et soulagement.
Enfin, elle profite aussi aux personnes qui, de manière générale, veulent augmenter leur compréhension de soi, améliorer leur confort intérieur et atteindre un niveau de bien-être plus élevé.
La liste pourrait encore continuer. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’équithérapie est utile pour tous ceux qui veulent se sentir mieux dans leur corps et dans leur esprit, que l’on souffre de troubles psychologiques définis ou pas.
Dans tous les cas, l’équithérapie offre un soulagement et un apaisement. Elle ne prétend toutefois pas se débarrasser entièrement du trouble psychologique ou en guérir la cause, bien que cela puisse arriver dans certaines situations. Elle ne prétend pas non plus entièrement remplacer un traitement ou suivi psychologique classique. Dans certains cas, ceux-ci sont nécessaires et ne doivent donc pas être discontinués au profit de l’équithérapie.
L’équithérapie en pratique
Le traitement se divise en plusieurs séances d’une durée pouvant varier entre 30 minutes et une heure. Il s’étend généralement sur une période de 6 mois à un an à raison d’une séance par semaine. Lors de la première séance, le thérapeute établit des objectifs thérapeutiques avec le patient. Ces objectifs permettront d’évaluer l’évolution du patient au cours des séances.
Le thérapeute établit un plan d’action sur base des caractéristiques du patient et des objectifs recherchés. Ce programme personnalisé contient une grande variété d’exercices. Ainsi, au cours de l’équithérapie, le patient peut notamment être amené à toucher le cheval, le brosser, le diriger, observer ses réactions, mais aussi à parler de ses ressentis et de ses envies, ou encore à faire appel à l’expression gestuelle.
Dans certains cas, le patient pourra même monter le cheval. Cependant, notez que monter à cheval n’est pas une étape obligatoire du traitement, et aucune compétence équestre n’est donc requise. Chaque exercice a des objectifs particuliers. Ainsi, par exemple, brosser le cheval permet d’apprendre à prendre soin de quelqu’un d’autre et à devenir responsable. De son côté, monter l’animal nous aide à nous détendre. De plus, ses mouvements lents rappellent le bercement maternel, ce qui peut faire revenir à nous des émotions ressenties au début de notre vie.
Enfin, il est important de souligner le fait qu’un équithérapeute est un thérapeute avant tout. Tout le monde ne peut donc pas se prononcer équithérapeute du jour au lendemain, et il ne suffit pas d’aimer les chevaux pour savoir comment les utiliser en thérapie. Or, l’équithérapie n’étant pas réglementée en France, elle ne dispose pas de statut reconnu. Pour vous assurer de trouver un équithérapeute digne de ce nom, notez que celui-ci doit avoir un diplôme officiel dans le domaine de la santé auquel s’ajoute une formation spécialisée en équithérapie.
A propos de l’auteur
Diplômée de l’Ecole de Journalisme de Louvain, Léonor Rogister s’est détournée du monde de l’actualité quotidienne pour s’intéresser aux news lifestyle. Amoureuse de la nourriture et des bonheurs simples, elle aime s’informer et informer sur tout ce qui touche au bien-être, peu importe la forme qu’il prend.
Léonor est expatriée depuis 2015 et a fait de plusieurs pays sa maison. Quand elle n’est pas en train de voyager, elle aime profiter du confort de son chez soi. Elle tient égalementun blogdepuis des années sur lequel elle partage sa passion pour les voyages.
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