Somatopathie: définition, bienfaits, pratique

Issue de l’ostéopathie, la somatopathie est une thérapie manuelle douce dont le but est de soigner les maux de la mémoire et des sensations qui se sont incarnés physiquement. Du grec «soma», «le corps» et «pathos», qui désigne «ce qui affecte le corps», la somatopathie consiste à rétablir notre équilibre, à la fois psychologique, physiologique, énergétique et émotionnel.

En fait, la somatopathie part du principe que chacune de nos cellules constitue un réceptacle de souvenirs plus ou moins anciens. Il peut s’agir de nos propres souvenirs, ou bien même de ceux de personnes de notre famille, qui partagent des gènes avec nous et nous les ont transmis par cette voie. Or, certains de ces souvenirs, et/ou bien les sentiments et émotions liés à ces souvenirs, sont traumatisants et peuvent provoquer en nous un choc, un stress, un trouble. Et comme chaque événement de notre vie a une influence plus ou moins grande sur notre existence et nos perceptions, ces souvenirs à l’origine de déstabilisations psychologiques peuvent devenir somatiques, c’est-à-dire physiques (on parle alors de blessure psychosomatique). Et l’objectif de la somatopathie est justement de rétablir l’harmonie du corps et celle de l’esprit en agissant sur cette mémoire, qui la plupart du temps est inconsciente, par le biais de gestes manuels de correction spécifiques, très légers.

De nombreuses blessures physiques et psychologiques récurrentes et inexpliquées jusqu’alors deviennent, sous l’angle de l’explication somatopathique, compréhensibles. En effet, il existe plusieurs niveaux de mémoire sur lesquels la somatopathie peut et doit agir. C’est ici qu’intervient la notion d’épigénétique: pour faire simple, il s’agit de l’ensemble des modifications qu’ont subis les génomes, et qui ne sont pas codés par l’ADN, mais qui peuvent être expliqués par l’influence de l’environnement, l’histoire personnelle et individuelle, et qui peuvent aussi éventuellement être transmis sur plusieurs générations. Ainsi, la somatopathie traite de l’épigénétique et tente d’en localiser les foyers pour les soigner, les corriger, ou tout du moins pour les soulager.

La qualité et l’habileté du praticien sont alors fondamentales: dans les faits, la somatopathie est avant tout un travail de ressentis. En effet, dans ce domaine, on se fonde sur l’idée selon laquelle tous les éléments de notre corps (os, tendons, muscles, tissus, cellules…) sont en perpétuels mouvements, depuis notre conception jusqu’à notre mort. Le praticien doit alors ressentir ces mouvements très subtils pour pouvoir, le cas échéant, agir sur eux, les remanier, afin de rétablir l’équilibre et l’harmonie. Il s’agit par conséquent d’une discipline essentielle, capable de faire le lien entre le corps et l’esprit, entre la conscience du corps et l’inconscience de la mémoire.

Bienfaits de la somatopathie

Comme on a déjà pu l’évoquer, la somatopathie agit à la fois sur les troubles physiques, psychiques et émotionnels du patient. Nombre d’entre eux expliquent qu’ils sont allés à une séance dans l’idée de soigner ou de soulager des douleurs physiques, mais qu’ils repartent avec une nouvelle compréhension de leur environnement, de leur passé, et donc avec la guérison d’un choc psychologique.

De fait, le stockage de traumatismes inconscients qui s’effectuerait dans nos cellules va créer, forcément, des gênes, des disfonctionnements, particulièrement lorsque les tensions s’accumulent. Pour faire face à cela, le corps va mettre en place des «mécanismes compensatoires», c’est-à-dire qu’il va lutter contre ces maux, mais que cela va malheureusement en conséquence créer des symptômes physiques, psychosomatiques. Les bienfaits de la somatopathie, d’un point de vue psychologique, résident dans son action qui s’inscrit dans la durée: il ne s’agit pas seulement de remonter quelques temps en arrière pour soulager les symptômes visibles, mais de retourner bien plus loin pour aider le patient à découvrir, accepter et faire le lien entre traumatismes physiques et psychologiques. Ainsi, plusieurs troubles récurrents tels que les insomnies, les problèmes ORL, le stress, l’anxiété, les malaises (etc) vont pouvoir être soulagés, voire supprimés. Les troubles comportementaux, lorsqu’ils sont d’origine émotionnelle (dépression, troubles post-traumatiques, hyperémotivité, phobies, troubles alimentaires…) peuvent également être soignés ou atténués.

Au niveau purement physique, la somatopathie soulage diverses douleurs et pathologies: articulaires et musculaires (entorse, tendinite, arthrose, lumbago, scoliose…), fonctionnelles (troubles respiratoires, problèmes digestifs, hépatiques, maux de tête, problèmes gynécologiques, déséquilibres hormonaux…). Elle contribue également à renforcer les capacités d’auto-guérison et le système immunitaire. En ce qui concerne les maladies graves, la somatopathie ne peut pas soigner, mais elle peut soulager les patients, leur permettre de mieux appréhender leur situation, leur existence, et de leur procurer une plus grande sérénité.

Il existe également certains événements spécifiques dans la vie qui peuvent se voir grandement aidés par la somatopathie. C’est le cas par exemple du processus de grossesse. Lorsque la femme est enceinte, des exercices peuvent l’aider à préparer et équilibrer son bassin en vue de l’accouchement, à assouplir son périnée, ainsi qu’à soulager les troubles émotionnels et physiologiques de la grossesse qui peuvent survenir et à résoudre ses éventuels problèmes d’allaitement. L’accompagnement s’effectue également pour le nourrisson (problèmes digestifs, problèmes de sommeil, aide à l’équilibre du crâne…). En outre, les jeunes enfants peuvent bénéficier de l’aide de la somatopathie comme remède aux troubles du comportement et au déficit de l’attention, aux faiblesses immunitaires, aux troubles ORL répétés…

Attention toutefois: la somatopathie ne peut pas se substituer à une consultation ou des traitements médicaux conventionnels. En revanche, elle peut être un complément très efficace aux traitements prescrits préalablement.

La somatopathie en pratique

Une séance dure environ 1 heure, une heure et demie. Aucune tenue particulière n’est exigée, faites juste en sorte de porter des vêtements dans lesquels vous êtes à l’aise, afin de pouvoir profiter de l’exercice pleinement détendus et relâchés.

La séance commence par un entretien entre le praticien et le patient, afin d’identifier les raisons du recours à la somatopathie, et d’exposer les attentes et demandes du patient. Sont également évoqués les antécédents médicaux et les conditions de vie du patient (allergies éventuelles, qualité du sommeil, malaises, fréquence des blessures, etc).

Puis c’est au tour du soin en tant que tel d’être effectué. Le praticien commence avant tout par écouter les fameux mouvements imperceptibles et constitutifs du crâne, puis ceux des organes. Il en retire les informations nécessaires, puis effectue éventuellement des corrections au niveau du dos et des pieds, pour rétablir l’harmonie et l’équilibre dans le corps. Ensuite, la séance se déroule en fonction, dans la mesure du possible, des souhaits des patients (traitement d’une douleur localisée en particulier par exemple). Tout au long de l’exercice, le thérapeute peut garder un contact verbal et s’exprimer, afin de faire le lien entre le physique et le psychique.

Après la séance à proprement parler, une fatigue plus ou moins importante peut se faire ressentir, à la fois physique, mais aussi psychologique et émotionnelle. Il s’agit d’un contrecoup tout à fait normal: le corps doit s’habituer à ce nouvel équilibre et cherche ses repères. D’ordinaire, exception faite de maladies graves, 2 à 3 séances sont suffisantes pour que les symptômes et douleurs physiques disparaissent.

Attention cependant: un véritable somatopathe n’effectue et n’a recours à aucune manipulation ni aucun massage: ces pratiques sont réservées à d’autres spécialistes, comme les kinésithérapeutes, les médecins ou les ostéopathes agréés par exemple. Au contraire, la somatopathie, ce sont de très légers effleurements (comparés à ceux d’un papillon). Aucun ligament, aucune articulation, aucun muscle ou aucun os ne doit être sollicité ou ne doit craquer. De même, le rachis ne doit certainement pas être mobilisé.

Origine

C’est Maurice Raymond Poyet, un ostéopathe, qui est à l’origine de la création de la somatopathie. La technique qu’il a mise au point s’inspire de l’ostéopathie, bien évidemment, mais aussi des relations énergétiques entre le crâne et le sacrum (os situé au bas de la colonne vertébrale, constitué de plusieurs vertèbres). Il s’est inspiré pour cela de la médecine chinoise. Sa pratique s’appuie également beaucoup sur la technique du MRP (Mécanisme Respiratoire Primaire), qui est à la base de la conception de l’ostéopathie.

En France, elle peut être pratiquée en complément par des kinésithérapeutes, des ostéopathes, des chiropraticiens, des médecins, ou encore des infirmiers diplômés et reconnus, par exemple. Mais on peut également choisir de se former à sa pratique. Dans ce cas, l’apprentissage est ouvert à tous, avec ou sans formation médicale, pour peu que l’on soit motivés et intéressé. Il existe pour cela une école reconnue par la «fédération des enseignants de la méthode M.R. Poyet».

En ce qui concerne la reconnaissance de la discipline: si effectivement l’ostéopathie est reconnue par l’Etat Français depuis 2002 comme profession médicale à part entière, ce n’est pas le cas de la somatopathie. Il n’existe donc pas de diplôme ni de praticien de la somatopathie reconnus en tant que tels.

Références

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