Aromatologie: bienfaits, utilisation, fonctionnement, pratique

L’aromatologie est l’étude et la connaissance des huiles essentielles. Elle s’intéresse à leurs arômes et à leurs effets sur notre bien-être et dans le domaine de la beauté.

Elle est souvent confondue à tort avec l’aromathérapie qui, bien que centrée sur les huiles essentielles également, n’en fait pas le même usage. En effet, l’aromathérapie s’intéresse aux bienfaits des huiles essentielles sur notre santé. Son objectif est donc distinct : elle utilise les huiles essentielles pour lutter contre de nombreux maux du quotidien, soulager des troubles et soigner des maladies.

Les bienfaits de l’aromatologie

Les huiles essentielles affichent un large éventail de propriétés qui leur procurent d’innombrables bienfaits. Ainsi, elles peuvent notamment être cicatrisantes, anti-infectieuses, bactéricides (c’est-à-dire destructrices de bactéries), antalgiques (qui diminuent la douleur), anti-hématomes, détoxifiantes, drainantes, stimulantes, anti- inflammatoires, calmantes ou anxiolytiques.

Grâce à toutes ces propriétés, les huiles essentielles peuvent être utilisées dans de nombreux domaines. On peut ainsi profiter de leurs vertus dans les maux quotidiens ainsi que pour soutenir des problématiques plus compliquées en complément à une approche médicale.

Mode d’utilisation des huiles essentielles

Les huiles essentielles s’utilisent de différentes manières selon l’objectif recherché. En cas de poumons encombrés, par exemple, on peut utiliser une huile essentielle sous forme d’inhalation par le nez. Pour soigner un trouble cutané, il sera plus utile d’en appliquer localement sur la zone concernée, après l’avoir diluée dans de l’huile végétale ou en avoir fait une pommade ou un baume.

Ce sont les deux modes d’utilisation les plus sécuritaires mais il en existe d’autres. Ainsi, certaines huiles essentielles peuvent être ingérées ou conditionnées dans des ovules, notamment pour soigner des problématiques gynécologiques.

Fonctionnement des huiles essentielles

Quoiqu’il en soit, pour avoir un effet, les huiles essentielles doivent pénétrer dans le corps d’une façon ou d’une autre.

Si on en ajoute quelques gouttes dans un diffuseur ou qu’on les utilise lors d’inhalations de vapeurs d’eau chaude, les molécules actives passeront par les poumons pour rejoindre le sang et le cerveau limbique. Ce dernier interprétera les messages olfactifs diffusés par l’huile essentielle, qui pourra alors influer nos émotions ou stimuler notre système immunitaire.

Utilisée en frictions ou en massages, l’huile pénétrera les couches de la peau. Elle s’immiscera alors dans notre circulation sanguine afin d’agir directement sur la problématique à traiter. C’est aussi le cas lors de l’ingestion d’une huile essentielle.

L’Aromatologie en pratique

L’utilisation des plantes est une ressource considérable qui est aujourd’hui en plein essor.

Cependant, trop négligée ou employée sans connaissances, cette ressource thérapeutique extraordinaire peut vite se transformer en arme toxique. En effet, les huiles essentielles sont délicates à utiliser, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, vu que les huiles essentielles sont obtenues par distillation ou pression, elles renferment des concentrations très élevées de molécules actives. Par exemple, pour obtenir 1 litre d’huile essentielle de rose, il faut environ 1000 kg de roses. Une seule goutte représente donc une concentration considérable de roses ! Or, bien qu’étant la raison de l’efficacité des huiles essentielles, cette concentration peut également les rendre dangereuses si les règles de prudence sont oubliées.

De plus, les huiles essentielles peuvent contenir entre 100 et 300 molécules par flacon, ce qui en fait des produits extrêmement concentrés. À titre de comparaison, imaginez une recette contenant entre 100 et 300 ingrédients ! C’est cet assemblage de molécules qui confère toute sa puissance à l’huile essentielle et dont il faut tenir compte lors de chaque utilisation. Cependant, les associations de ces molécules sont complexes. Dans certains cas, elles peuvent donc être toxiques.

En outre, la synergie des molécules est parfois encore mystérieuse et il existe des zones d’ombre qui doivent encore être étudiées. Nous ne connaissons donc pas tout.

Pour toutes ces raison, l’utilisation des huiles essentielles est soumise à de nombreuses recommandations. Il est, d’abord, recommandé de toujours utiliser les huiles essentielles avec parcimonie et sur des périodes courtes. De plus, lorsqu’elles sont utilisées sans l’avis d’un professionnel, il est toujours vivement conseillé de le faire dans la plus grande prudence pour éviter l’apparition d’effets secondaires potentiellement dangereux liés à une utilisation inadéquate. La plupart des huiles essentielles sont aussi interdites aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 6 ans.

Enfin, pour profiter pleinement de leur vertus, il est recommandé d’utiliser exclusivement des huiles essentielles chémotypées (CT), 100% pures et naturelles, botaniquement et biochimiquement définies (H.E.B.B.D.). Préférez également les huiles essentielles issues de l’un de ces trois types de cultures :

  • l’Agriculture Biologique ;
  • une culture sauvage dans des régions qui se trouvent à l’écart des zones polluées ;
  • des cultures traditionnelles contrôlées dans des zones rurales non polluées.

Histoire de l’aromatologie

Les huiles essentielles en Egypte

L’Egypte est considérée comme la créatrice des huiles essentielles. Les premiers documents égyptiens y faisant référence datent de 4500 avant J-C. À l’époque, elles étaient appelées « plante de vie » et leur utilisation était sacrée et reliée à des croyances magiques. Elles étaient utilisées en médecine, en parfumerie, dans les cosmétiques et pour les embaumements lors des momifications.

Les huiles essentielles au Moyen-Orient

Des tablettes mésopotamiennes datant de 4000 avant J-C indiquent déjà l’utilisation des huiles essentielles en parfumerie au Moyen-Orient. Leur usage s’est ensuite élargi à la médecine sous l’influence égyptienne.

Les huiles essentielles en Chine

Les Chinois ont apporté un certains nombre de connaissances dans le cadre de l’utilisation des huiles essentielles pour le grand public. En effet, le premier ouvrage sur les recettes à base d’huiles essentielles a été écrit en Chine. Plus de cent plantes sont également répertoriées dans le “Pen Ts’ao”, un ouvrage écrit par Chen Nong. De son côté, Confusius a rédigé le “Traité de la chambre à coucher”, dans lequel il présente les huiles essentielles bénéfiques pour l’harmonie sexuelle.

Les huiles essentielles en Grèce

Sous Alexandre le Grand, les huiles essentielles sont importées massivement en Grèce. Le développement de l’aromatologie et de l’aromathérapie y est alors fleurissant à partir de 300 avant J-C. Ici, deux noms sont à retenir : Hippocrate et Aristote. Hippocrate rédigera le livre “Des aphorismes” listant environ 230 plantes accompagnées de leurs utilisations et de ses observations médicales.

Grâce à son influence sur l’Empire Romain, les Romains utiliseront aussi énormément les huiles essentielles pour la médecine, la parfumerie et les rituels.

Les huiles essentielles lors de l’Âge moderne

L’aromathérapie moderne est redécouverte de nombreux siècles plus tard, au début du 20ème siècle. Elle doit cela à René-Maurice Gattefossé. Celui-ci, qui s’intéressait principalement au parfum des plantes, a changé sa vision des huiles essentielles en 1910, à la suite d’une explosion dans son laboratoire.

Brûlé à la tête et sur les bras, il plonge ses mains dans un seau d’huile essentielle de lavande vraie. Il se sent alors vite apaisé et voit avec plaisir que ses blessures cicatrisent bien. Jusqu’alors intéressé par les huiles essentielles pour leurs vertus dans le domaine de la parfumerie, cette mésaventure le pousse à étudier leurs bienfaits de manière générale.

Son premier ouvrage sur la question, intitulé “Aromathérapie”, paraît en 1931. C’est la première fois que ce terme est utilisé, ce qui pousse Gattefossé à être considéré comme le père de l’aromathérapie.

Par la suite, Jean Vlanet démocratisera l’utilisation des huiles essentielles par son travail avec les blessés de la guerre d’Indochine et son analyse scientifique des effets anti microbiens de ces dernières.

Fabrication des huiles essentielles

Le procédé le plus utilisé pour créer les huiles essentielles est la distillation à la vapeur d’eau.

Le principe est simple : de la vapeur d’eau est insérée dans une cuve (ou alambic) remplie de la plante dont on souhaite extraire l’huile essentielle. En chauffant, la vapeur d’eau se charge des principes actifs de la plante. Une fois enrichie, la vapeur est ensuite réfrigérée dans un conduit. Ce contact avec du froid permet de former des gouttelettes qui sont recueillies dans un récipient. Le liquide recueilli est alors composé de deux parties : la première, à sa surface, sera l’huile essentielle, et la seconde est utilisée pour créer de l’eau florale (aussi appelée hydrolat).

Une autre technique est utilisée pour les agrumes, tels que l’orange et le citron. Elle consiste à presser leur zeste mécaniquement et à froid, ce qui permet d’extraire l’huile essentielle.

RÉFÉRENCES:

Ecole de naturopathie Isupnat –
https://www.compagnie-des-sens.fr/histoire-des-huiles-essentielles/

A propos de l’auteur: Justine Noizet

J’ai débuté la thérapie manuelle à l’âge de 15 ans puis je suis partie me former à l’institut supérieur des Biotechnologies, SUP’BIOTECH. Après un parcours dans l’industrie pharmaceutique, je suis retournée vers ce que j’aime faire: offrir aux autres des solutions pour être en meilleure santé. J’ai donc suivi la formation à l’institut supérieur de naturopathie ISUPNAT et celle de Biosynergie Médicale. Je me suis aussi formée en thérapie manuelle avant de mettre en place ma propre méthode de soin.

Aujourd’hui, j’ai un cabinet dans lequel je propose des consultations alliant thérapie manuelle et naturopathie. A côté, je suis formatrice dans des écoles de naturopathie, et je propose des ateliers, cours et conférences en entreprise et pour le grand public.

En terme d’école, j’ai suivi les cursus à ISUPNAT (école de naturopathie -> certificat de praticien naturopathe) et à SUP’BIOTECH (école d’ingénieur en biotechnologies -> diplôme d’expert en ingénierie des biotechnologies). j’ai aussi suivi d’autres formations dont celle de Biosynergie médicale faite par Bernard Lambert.

En savoir plus

Articles recommandés