Homéopathie : Principes de base, bienfaits, pratique et histoire

Créée à la fin du 18ème siècle, l’homéopathie a pris de plus en plus d’ampleur jusqu’à devenir l’une des formes de médecine douce les plus développées en Europe. En France, plus de 50% de la population y a déjà eu recours, et plus de la moitié des utilisateurs font appel à des produits homéopathiques de façon régulière.

Pour comprendre cette méthode thérapeutique, il faut d’abord savoir qu’elle repose sur trois grands principes:

  • Le principe de similitude: c’est l’idée de base de l’homéopathie. Selon celle-ci, pour soigner le symptôme d’une maladie ou de tout autre trouble, il faut avoir recours à une substance qui provoque le même symptôme chez les personnes saines. En d’autres termes, alors que la substance fera naître les symptômes de la maladie chez une personne en bonne santé, elle fera disparaître ces mêmes symptômes chez la personne malade. Par exemple, on prendra de la caféine pour lutter contre des insomnies régulières ou du pollen pour combattre les allergies.
  • Le principe de dilution, ou « loi des infinitésimales »: pour que la substance ne soit pas toxique et permette de soigner les symptômes de la maladie, elle doit être administrée à très faible dose. C’est là que la dilution entre en jeu. Les molécules actives présentes dans la matière première du médicament homéopathique sont diluées de nombreuses fois, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une concentration extrêmement faible. Selon les théories à la base de l’homéopathie, plus la substance est diluée, plus elle est efficace pour lutter contre le symptôme qu’elle provoque lorsqu’elle n’est pas diluée. En outre, à cette dilution se rajoutent de nombreuses secousses et agitation car on affirme que plus le produit est secoué, plus il est efficace. C’est ce que l’on appelle la « phase de dynamisation ».
  • Le principe de globalité, ou « loi d’individualisation »: loin de se concentrer seulement sur les symptômes à traiter, l’homéopathie est une approche holistique, qui s’intéresse à l’individu dans son ensemble. Ainsi, pour trouver le traitement adapté, elle s’intéressera au corps et à l’organisme du patient, mais aussi à son mental, ses habitudes de vie et d’autres indicateurs personnels. Pour cette raison, deux personnes présentant le même symptôme à soigner ne recevront pas toujours le même traitement.

L’homéopathie propose donc de soigner le mal par le mal, en jouant sur les dosages et en partant de l’idée que, avec un petit coup de pouce, le corps peut se soigner lui-même. C’est là sa différence majeure avec la médecine traditionnelle: au lieu d’administrer au patient une substance qui permettra de lutter directement contre le symptôme dont il souffre (comme un antibiotique pour lutter contre les bactéries, par exemple), elle lui administrera une substance qui, en d’autres quantités et chez une personne saine, serait à la base de ce même symptôme. Cette substance agira alors comme un déclencheur pour l’organisme: elle stimulera ses défenses et le forcera à réagir pour combattre le symptôme.

Les substances homéopathiques peuvent être végétales, mais aussi minérales ou animales. Un médicament homéopathique peut donc par exemple provenir de l’arnica, du sel ou encore d’une abeille.

Bienfaits de l’homéopathie

L’homéopathie est principalement utile pour lutter contre les maux du quotidien. Elle peut ainsi soulager des douleurs, telles que celles provoquées par l’arthrose ou par des coups, bosses et hématomes. Elle est aussi efficace en cas de maladies hivernales, comme les rhumes et les sinusites, que ce soit pour les soigner ou pour les prévenir.

En outre, elle peut être utilisée pour lutter contre des troubles digestifs, des cystites ou des mycoses. Elle permet également de lutter contre des maux tels que le stress et l’anxiété, les troubles du sommeil ou encore le mal des transports. Dans certains cas, elle est aussi prescrite pour aider à combattre un comportement duquel on veut se débarrasser, par exemple si l’on veut arrêter de fumer.

Cependant, bien que son champ d’action paraisse large et varié, l’homéopathie ne fait pas tout et elle ne peut pas toujours se substituer entièrement à la médecine traditionnelle. Elle ne pourra avoir un effet que dans le cas où notre corps peut encore réagir à ce qui lui arrive pour se soigner lui-même. Ainsi, lorsqu’il est question de problèmes plus sérieux, tels qu’un dysfonctionnement d’un organe, des troubles mettant en danger le pronostic vital du patient ou d’autres nécessitant une opération chirurgicale, il faudra avoir recours à la médecine traditionnelle.

L’homéopathie ne peut donc pas être prescrite pour traiter un cancer, une maladie cardiaque ou le diabète, par exemple. Dans certains cas, toutefois, elle peut agir en complément à la médecine traditionnelle. Ainsi, elle peut notamment aider à soulager un patient atteint de cancer en lui permettant de mieux supporter les traitements médicaux qu’il suit.

Une pratique controversée

L’efficacité de l’homéopathie fait l’objet de nombreuses controverses dans la communauté scientifique. En cause: les principes de base de l’homéopathie, qui sont bien différents des lois de la chimie et de la physique utilisées dans la médecine traditionnelle, ainsi que l’insuffisance de preuves scientifiques quant aux bienfaits des produits homéopathiques.

Les médecins qui s’y opposent sont d’abord sceptiques par rapport à la dilution des molécules actives. Selon eux, ces molécules ont été tellement diluées qu’il n’en reste plus rien qui puisse faire effet sur le patient. Ils parlent alors d’effet placebo.

De plus, la loi d’individualisation de l’homéopathie rend presque impossible l’étude de la méthode à grande échelle, qui est pourtant la seule qui pourrait scientifiquement prouver son efficacité. En effet, puisque les traitements peuvent différer d’une personne à l’autre lorsqu’elles souffrent de la même maladie, démontrer l’efficacité du traitement sur un vaste échantillon de personnes est très difficile.

Quant aux défenseurs de l’homéopathie, ils se défendent en soulignant notamment que la méthode a prouvé son efficacité sur les jeunes enfants et les animaux. Dans ce cas, il ne peut être question d’effet placebo.

En pratique

Nous l’avons dit, deux patients qui souffrent d’un même trouble ne recevront pas spécialement le même traitement. Alors, comment se passe une séance?

Celle-ci est similaire à une consultation chez un médecin traditionnel. Après avoir écouté le détail de vos symptômes, le médecin homéopathe vous fera passer un examen clinique, si nécessaire, afin de vérifier que votre trouble peut bien être soigné par l’homéopathie. Il analysera ensuite quelques parties de votre corps qui pourraient être liées à vos symptômes et, si c’est votre première séance, il vous posera plusieurs questions qui l’aideront à établir votre profil homéopathique.

Pendant la séance, le médecin homéopathe s’intéressera à vos symptômes physiques mais également à vos réactions physiques et mentales par rapport à certains stimuli, ou encore à vos sensations et à la façon dont vous les percevez, afin de s’assurer de vous offrir le traitement adapté.

Ainsi, si vous souffrez d’un rhume, par exemple, le traitement qui vous sera prescrit pourra différer selon ce qui pourrait apparaître comme des détails: vous sentez-vous mieux après avoir bu un verre d’eau froide ou une tasse de thé bien chaud?, ou encore éternuez-vous plutôt le matin ou le soir?

Dans certaines situations, comme dans le cas d’hématomes faciles à guérir avec un peu d’arnica, consulter un médecin n’est pas toujours nécessaire. Si vous connaissez déjà le traitement à prendre, vous pouvez donc vous l’administrer seul.

Les produits homéopathiques

Sous quelle forme peut-on trouver les médicaments homéopathiques? Généralement, ceux-ci sont disponibles en comprimés ou en gélules, mais vous pouvez aussi en trouver en pommades ou en gouttes, par exemple.

Vendus en pharmacie, vous pouvez les acheter sans ordonnance. Les doses et le mode de prise à respecter diffèrent d’un cas à l’autre et sont généralement renseignés dans la notice.

L’homéopathie présente-t-elle des risques?

L’un des avantages de l’homéopathie est qu’elle propose des traitements simples et sans risques ou effets secondaires. En effet, si les produits homéopathiques ne doivent pas passer d’études prouvant leur efficacité avant d’être mis sur le marché, ils doivent toutefois prouver qu’ils ne sont pas toxiques ou dangereux pour la santé.

Cependant, si le traitement ne donne pas les effets escomptés, il est recommandé de l’arrêter et de consulter son médecin pour obtenir un autre diagnostic. Si l’on continue à suivre un traitement qui s’avère inadéquat, celui-ci pourrait en effet finir par entraîner des effets secondaires indésirables, tels qu’une augmentation des symptômes dont vous voulez justement vous débarrasser. Même si, sur le court-terme, l’homéopathie est réputée sans risques, elle ne doit donc pas pour autant être prise à la légère.

Histoire de l’homéopathie

L’homéopathie a été créée à la fin du 18ème siècle par Samuel Hahnemann. Ce médecin allemand a commencé ses recherches en étudiant les effets du quinquina, une plante qui était utilisée pour soigner la fièvre. Après en avoir pris alors qu’il était en bonne santé, il s’est rendu compte que le quinquina provoquait chez lui tous les effets de la fièvre, qu’il était pourtant censé combattre.

C’est de cette observation qu’est né le principe de similitude selon lequel ce qui constitue un remède pour une personne malade peut provoquer, chez une personne saine, la maladie qu’elle est censée combattre. En continuant ses recherches, Samuel Hahnemann a essayé de diluer les remèdes pour diminuer les effets secondaires, ce qui a donné naissance au principe de dilution.

À partir de là, il a petit à petit élargi le champ de l’homéopathie, construisant les bases de la médecine douce que nous connaissons aujourd’hui.

A propos de l’auteur

Diplômée de l’Ecole de Journalisme de Louvain, Léonor Rogister s’est détournée du monde de l’actualité quotidienne pour s’intéresser aux news lifestyle. Amoureuse de la nourriture et des bonheurs simples, elle aime s’informer et informer sur tout ce qui touche au bien-être, peu importe la forme qu’il prend.

Léonor est expatriée depuis 2015 et a fait de plusieurs pays sa maison. Quand elle n’est pas en train de voyager, elle aime profiter du confort de son chez soi. Elle tient égalementun blogdepuis des années sur lequel elle partage sa passion pour les voyages.

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