La méditation dans les classes, un possible remède au mal de l’apprentissage ? Plus qu’un remède, l’ultime panacée pour une génération qui connaît bien mieux Google que Gogol et Schumacher que Schoelcher? Il ne s’agit pourtant pas d’un rêve inaccessible. Réquisitoire.
Commencer par les jeunes
Faisons un peu de psychologie sociale : on s’est rendu compte depuis bien longtemps que pour initier véritablement un mouvement, c’est par les jeunes que ça commence. Pour inscrire quelque chose dans les mentalités d’un peuple, il est bien plus efficace de commencer par former les jeunes.
De plus, il faut le commencer le plus tôt possible. L’instrument le plus efficace pour cela, c’est l’école.
Rapporter un respect envers les écoles
Ainsi, la France du début du XXème siècle, qui était une mosaïque de patois, coutumes voire cultures diverses, a été métamorphosée par l’école de Jules Ferry. Pour la première fois peut-être, il introduisait une notion profonde et durable d’unité dans le peuple français. La plupart des grands pays qui n’ont pas su mettre cela en place sont passés en moins d’un siècle du statut d’empire à celui d’état de dimension régionale. I n’y a qu’à passer l’Allemagne pour s’en rendre compte.
Pourquoi cet exposé ?
Parce qu’à l’heure actuelle, en Occident, nous vivons ce que beaucoup d’intellectuels nomment tout simplement la fin de la civilisation. L’égoïsme et l’égocentrisme règnent en maîtres, la société se désagrège, l’enseignement bat de l’aile. Certains ont pourtant le sentiment que tout n’est pas perdu. Comment faire pour que l’école redevienne une institution respectable, utile, que les enfants n’auraient pas à subir, où l’échec n’est pas masqué par le compromis ?
Intégrer la méditation dans les classes
Avez-vous déjà entendu parlé de Jeanne Siaud-Facchin ? Elle s’est adressée à notre tout nouveau ministre de l’éducation. Ce qu’elle demande ne coûte rien. Elle voudrait juste que la méditation devienne obligatoire dans les classes. Une drôle d’idée? A priori, on se demande quelle mouche a bien pu piquer cette psychologue clinicienne fondatrice des centres Cogito’Z pour élèves en souffrance. Serait-elle passée côté New Age ?
A la lecture de son livre, on se rassure vite : Comment la méditation a change ma vie… Et pourrait bien changer la vôtre (Odile Jacob, 330 pages) est le récit d’un apprentissage. Comment cette femme a appris à plonger en elle -juste un peu comme ça entre deux patients… Comment, elle qui « soigne » beaucoup d’enfants, propose de les initier à ce qui pourrait changer un peu le rapport au monde. Surtout, dans le cas d’une génération toujours en prise avec les autres, il pourrait y avoir de grand bienfaits.
Expériences de madame Siaud-Facchin
« J’ai récemment fait une tentative avec des élèves de 6ème, que j’avais intitulée les ateliers du bonheur« , raconte-t’elle. Une série de séances de deux heures avec une classe, pour apprendre à apprécier le silence, à s’écouter et se passer la parole, à ressentir son corps et contrôler ses émotions montantes. « Cette expérience a été si convaincante que les enseignants de cette classe l’ont poursuivie en conservant les principaux éléments : les quelques minutes de silence les yeux fermés avant de commencer les cours, la réglette d’humeur matin et soir pour mesurer son état intérieur, prendre sa température émotionnelle ». S’y ajoute l’observation de son corps, sa posture et la prise de conscience de son souffle.
Ces expériences font dire à Jeanne Siaud-Facchin que « l’introduction de la méditation à l’école devrait être inscrite au programme de l’Education Nationale. C’est de l’éducation préventive qui ne nécessite aucun moyen ni aucun poste supplémentaire et qui permettrait d’enrayer tellement de difficultés scolaires » estime-t’elle.
Dans ce lot de difficultés, Mme Siaud-Facchin souligne le stress des élèves, leur peur de l’échec, leur crainte de prendre la parole mais aussi leur manque de confiance en eux. « Et surtout toutes ces difficultés d’attention, de concentration, de mémorisation, qui font souffrir enfants et parents, qui insupportent les enseignants et qui constituent le plus fort pourcentage de consultations psychologiques ». Face à la violence, la praticienne répond méditation. Face aux petits conflits aussi. Et les parents ne sont pas en reste ; eux qui à ses yeux devraient aussi s’y mettre un peu pour adoucir l’heure des devoirs.
Mme Siaud-Facchin propose un autre chemin, la méditation dans les classes. A le lire, il semble à la portée de tous. En racontant son ouverture à ce nouvel univers, la psychologue veut surtout convaincre de la facilité de ce chemin. Elle n’est pourtant pas une pionnière dans ce domaine, et des résultats tangibles sont déjà disponibles dans d’autres pays où les précurseurs ont été écoutés par les pouvoirs publics, plus ou moins réticents.
Alors Monsieur le Ministre, on se lance ? Mais peut-être que ce dernier est tellement préoccupé par le fait que les professeurs sont de plus en plus difficiles à trouver dans notre pays qu’il n’a pas le temps de se plonger dans se genre de rapport ? Et pourtant, si les jeunes professeurs démissionnent en masse, c’est bien parce que les élèves sont « intenables », non ?
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