Mémoire de formation : la présence à soi dans la construction de l’enfant en tant qu’être humain libre

Marie Jaëll, Maria Montessori, Alfonso Caycedo : comment l’accueil de l’enfant dans sa dignité et l’éducation sensorielle, en l’ouvrant à la présence à soi et à ses perceptions, peuvent participer à sa construction en tant qu’être humain libre ?

Ma rencontre avec Marie Jaëll et Maria Montessori date de 2001.

A cette époque de ma vie, la naissance de mes deux filles m’éclaire enfin sur l’incongruité de ma présence dans une vie professionnelle qui n’était pas le fruit de mon désir, c’est-à-dire de mon choix libre et responsable.

Dans le cabinet de ma psychologue, dès la première séance c’est la musique qui s’invite, l’amour pour la musique, le manque de musique. Cette musique jamais considérée comme un débouché professionnel, par loyauté familiale. Cet espace et cet accompagnement thérapeutique me permettent de me rencontrer et m’accueillir dans ma dignité ; c’est une bouleversante découverte.

S’ouvre alors un horizon plus vaste : un mouvement naturel renaît au fond de moi vers la reconstruction de ma liberté et de ma responsabilité d’adulte. Je remets de la musique dans ma vie, et je refleuris.

L’émerveillement de chaque instant devant la vie qui fleurit en mes enfants me transforme aussi, me révèle. Mon rapport aux autres (et en premier lieu à ma famille : parents, mari et enfants) a changé, puisque j’ai désormais conscience que ce qui se passe dans ma vie ne dépend pas d’eux, mais de moi.

Je sais aussi désormais à quel point prendre la responsabilité d’être bien dans ma propre vie va contribuer à faire “circuler” cette liberté. Conquête.

L’intuition, dans ma congruence retrouvée, m’ouvre une nouvelle vie professionnelle dans la conjugaison de la musique et de l’enfance, qui résonnent en moi et me mettent en mouvement.

Les formations institutionnelles que je découvre d’abord dans mes recherches me repoussent puisqu’elles mettent au centre du métier la virtuosité, avec une absence totale d’ouverture à l’humain ! Puis, grâce à Françoise Dolto, j’ai la très grande chance de rencontrer dans mes lectures la « merveilleuse méthode Jaëll-Montessori »(1), à laquelle je me forme, devenant professeur d’initiation musicale sensorielle et créant une association à but réellement non lucratif, « Le Musicotier », en 2003.

C’est le début de ma Transformation : ce mouvement naturel de l’être vers ce qui nous permet de grandir et de nous élever, après quinze ans de travail heureux auprès des enfants, m’a invitée à m’engager plus loin.

Intuitivement, j’ai choisi la méthode sophrologique d’Alfonso Caycedo pour répondre à mon besoin d’actualisation, et à mon désir d’élargir ma pratique professionnelle auprès des enfants, mais également des adultes en mal de dignité, donc de liberté.

Aujourd’hui, grâce à mon cheminement le long des trois cycles de la sophrologie, m’apparaît clairement le fil conducteur qui guide mes pas, et je redécouvre avec émerveillement l’homogénéité des trois méthodes (Jaëllienne, Montessorienne, Caycédienne) sur lesquelles j’ai choisi de m’appuyer pour construire une vie professionnelle dans laquelle mes valeurs profondes résonnent et peuvent s’épanouir.

La méthode Jaëll-Montessori est en effet une merveilleuse synthèse effectuée dans les années 1940 par la musicologue et pédagogue Marie-Charlette Benoît à partir de ces deux approches si riches et complémentaires.

Ma réflexion va donc s’articuler autour de la façon dont ces trois méthodes, toutes à visée existentielle, proposent un chemin qui participe à la construction d’un être libre. Prenant comme point de repère la méthode sophrologique, je souhaite faire transparaître ce qui relie les méthodes Jaëll et Montessori aux principes, aux lois et aux valeurs qui constituent et sous-tendent le cadre dessiné par Alfonso Caycedo, et présenter la façon dont les outils sensoriels proposés par la méthode musicale Jaëll- Montessori, tellement adaptés au petit enfant, me semblent pouvoir s’intégrer dans mon accompagnement sophrologique de l’enfant (mon activité de sophrologue n’étant encore que très limitée).

Ma réflexion porte également sur la façon dont ma posture de sophrologue vient enrichir celle, déjà si semblable, de professeur Jaëllien et Montessorien.

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