Hypnose, yoga, psychothérapie ? Anti-stress ou bien science curative ? Aujourd’hui, même si elle attire de plus en plus d’adeptes, la sophrologie reste encore assez floue, d’autant plus que de nombreuses dérives et idées fausses se cristallisent autour d’elle.
Aussi bien utilisée dans le domaine du sport que de la santé ou encore de l’entreprise, la sophrologie permet d’obtenir des résultats efficaces, à condition de savoir ce que l’on veut et de la pratiquer de manière sérieuse et correcte.
Si elle nécessite tout d’abord un professionnel afin d’acquérir de solides bases, cette discipline peut ensuite s’effectuer de manière autonome, n’importe où et n’importe quand. Voilà donc quelques explications pour clarifier un peu :
Définition, étymologie et but et de la sophrologie
Il s’agit d’une discipline complexe, à la fois perçue comme une thérapie psychocorporelle, mais aussi comme une philosophie de vie. Inspirée de méthodes aussi bien orientales (zen japonais, yoga indien, méditation tibétaine, etc.) qu’occidentales (hypnose, philosophie, neurologie, psychologie, psychanalyse…), la sophrologie est avant tout une technique de développement personnel, c’est-à-dire qu’elle vise à aider ses pratiquants à mieux se connaître, à valoriser leurs talents sous-jacents, ainsi qu’à accomplir leurs espoirs et leurs désirs.
Par conséquent, elle n’est pas une médecine à proprement parler. Elle est même considérée par la communauté médicale comme une «pseudo-science».
Néanmoins, son emploi riche et polyvalent se traduit bien dans son étymologie: le mot «sophrologie» vient en effet du grec «sos» (l’harmonie, l’équilibre), «phren» (l’esprit, la conscience), et «logos» (le discours, et par extension, l’étude). La sophrologie est donc une science qui étudie la conscience, afin de proposer des solutions adaptées à chaque personne, pour puiser en soi et vivre de manière plus harmonieuse au quotidien.
En fait, il ne s’agit pas de fuir la réalité ou les difficultés journalières que nous devons tous affronter. Au contraire, le but ici est d’ouvrir nos perspectives, de nuancer notre vision forcément négative, et donc fausse, de la vie, pour pouvoir percevoir les choses telles qu’elles sont véritablement, avec leurs aspects positifs.
En sophrologie, on utilise exclusivement la parole, et non le contact corporel, même si les techniques employées agissent aussi bien sur l’esprit que sur le corps. Inspirée de la relaxation, elle combine des activités qui ont recours à de nombreux aspects différents de notre corps: la respiration, la décontraction, l’imagination… Par la diversité de ces pratiques, on cherche à retrouver, déployer et exploiter nos forces plus ou moins profondément cachées, à se découvrir et à mieux se comprendre, et à atteindre un état de bien-être et de sérénité maximal.
Finalement, la sophrologie nous apprend et nous incite à être acteurs de notre bien-être, à prendre une part active dans la conduite de notre vie, en nous entraînant à voir la réalité dans toute son ampleur, et en nous aidant à surmonter nos peurs, stress, phobies, traumatismes, et toutes les gênes quotidiennes qui peuvent nous déranger, voire nous bouleverser.
La plupart du temps, la sophrologie est une thérapie brève; cependant il est également possible d’y avoir recours sur le plus long terme. On parle alors de sophro-analyse. Dans ce cas, on rajoute aux principes de la sophrologie des concepts de psychothérapie et de psychanalyse.
Pour autant, chacune de ces deux techniques nécessite une participation active de la part du patient, puisque l’on cherche à atteindre un état privilégié, situé entre la veille et le sommeil, pour pouvoir prendre conscience de soi, de ses limites, de ses capacités non exploitées afin de finalement se dépasser et dépasser ses entraves négatives, quelle qu’en soit la nature.
Différences avec la méditation
La sophrologie, parce qu’elle est fondamentalement constituée de plusieurs méthodes, s’inspire forcément de la méditation. Toutefois, malgré de nombreuses similitudes, il faut bien garder à l’esprit que ce sont deux démarches bien distinctes.
En fait, ces deux techniques partagent une base commune: toutes deux inspirées de pratiques orientales, elles ont chacune pour but le bien-être du pratiquant, en permettant par exemple le contrôle du stress, des émotions, des addictions, des peurs et phobies… On peut améliorer sa connaissance de soi et sa concentration à force de pratique, et elles ont toutes deux recours à la voix comme outil principal.
Néanmoins, alors quela relaxation se limite à simplement provoquer un état de bien-être, la sophrologie creuse davantage, en utilisant cet état pour aider le pratiquant à être à l’origine de changements qui vont rendre ce sentiment d’harmonie permanent. Ainsi, au lieu de se concentrer uniquement sur le présent, comme le fait la méditation, la sophrologie s’intéresse également au passé et au futur du pratiquant.
Même si elle peut se pratiquer en groupes, elle est individuelle, spécifique à chacun, et implique par conséquent une relation directe entre le pratiquant et son thérapeute. L’interaction et la particularité sont au cœur même du processus de la sophrologie, contrairement à celui de la méditation.
Fondamentalement, lors d’une séance de méditation, on va tenter de se recentrer sur soi, de se focaliser sur un objet de concentration en particulier (sa personne, sa respiration, une image, etc.), pour tenter d’élargir notre compréhension du monde et notre façon de percevoir ce qui nous entoure. La méditation va essayer de rasséréner notre esprit, afin d’être tout à fait conscient du monde extérieur, et ‘en profiter sans être distrait par mille et unes préoccupations externes.
Par conséquent, la sophrologie et la méditation, même si elles sont tout à fait différentes, sont en fait complémentaires dans le processus de recherche du bien-être des individus. Pour résumer, l’état de bien-être dans lequel nous plonge la méditation va permettre un réel travail sur soi, sur notre corps et notre esprit, dans le but de parvenir à un état de conscience suffisant pour pouvoir par la suite travailler sur soi.
Piliers et principes fondamentaux de la sophrologie
On peut dire que le mot d’ordre de la sophrologie est l’exploration: exploration de soi, de son passé, de son présent et de son futur. Or, pour pouvoir s’examiner en toute conscience sans être dérangé par des perturbations extérieures, il est nécessaire de plonger dans un état situé entre la veille et le sommeil. C’est une condition que nous traversons chaque fois que nous nous endormons, à la différence que cette fois-ci, grâce à l’aide du sophrologue, nous en sommes conscients, et pouvons par conséquent saisir l’opportunité d’en faire quelque chose, à travers différents exercices, à la fois physiques et mentaux.
Au cours du temps, la sophrologie a connu de nombreuses évolutions, et aujourd’hui, même si les termes utilisés restent assez proches, les pratiques peuvent être radicalement différentes. Néanmoins, on retrouve des caractéristiques partagées par les différents courants sophrologiques.
Tout d’abord, afin de relier notre conscience interne à la conscience de l’extérieur, plusieurs principes entrent en jeu:
Le principe d’action positive. Cela signifie que chaque action positive dirigée vers une partie de notre conscience a une répercussion tout aussi positive sur tout notre être.
En sophrologie, même si l’on ne néglige pas totalement l’aspect négatif des choses, on se concentre surtout sur leur aspect positif, afin de ne pas trop activer et développer la négativité présente en chacun. Ainsi, prendre conscience du positif en soi et le renforcer permet de développer des dispositions bienveillantes, à travers de nouvelles habitudes, attitudes, pensées et valeurs. Se focaliser sur ces dispositions permet par conséquent de renforcer notre bien-être.
Le schéma corporel comme réalité vécue. Il s’agit ici d’incorporer le schéma corporel à la conscience. Autrement dit, le but est d’habiter véritablement son corps, d’avoir conscience de ses limites, afin de gagner une harmonie à la fois physique et mentale.
En fait, on appelle «schéma corporel» une notion très vaste, qui désigne à la fois la perception que nous avons de notre corps (taille, volume, sensations, postures…), mais aussi son «vécu», c’est-à-dire l’histoire de ce corps, ses souvenirs, ses expériences et ses transformations. Ainsi, au fur et à mesure des séances sophrologiques, le schéma corporel perçu par les pratiquants évolue, pour devenir plus proche de la réalité.
Par conséquent, le corps et l’esprit s’accordent à nouveau et notre sérénité ainsi que notre confiance en nous s’en trouvent décuplées.
Le principe de réalité objective. Développer cet aspect permet de nous ancrer davantage dans la réalité, de vivre pleinement la situation présente. Mais pour cela, le sophrologue doit lui-même maîtriser ces techniques, grâce à un entrainement quotidien. Il doit non seulement pouvoir concevoir l’état de sa propre conscience, mais aussi celui des personnes qu’il accompagne, pour pouvoir adapter au mieux les méthodes utilisées. En outre, il doit avoir un comportement aussi juste que possible vis-à-vis des personnes qui l’entourent.
L’adaptabilité. Principe fondamental en sophrologie, il signifie que le sophrologue doit ajuster ses méthodes et ses exercices à chaque pratiquant. Il est important de retenir que c’est le sophrologue qui doit s’adapter, et non le contraire.
Ensuite, la sophrologie se divise en différents degrés de travail, qui comportent tous des exercices et entraînements spécifiques:
- Le travail sur le corps. Les mots d’ordre sont «concentration» et «présent». Il s’agit ici d’effectuer des mouvements lents et réfléchis, inspirés du Hatha-yoga, une forme particulière de yoga d’origine indienne.
- Le travail sur l’esprit. Cette étape met l’accent sur la contemplation et le futur, et est directement inspiré du bouddhisme tibétain. Il s’agit de se projeter de manière paisible dans son futur;
- Le travail sur la conscience. Tiré de la technique du zen japonais, le pratiquant ici doit employer de concert son corps et son esprit afin de se focaliser sur son passé. Le but est de pouvoir penser au passé de manière positive, sans se laisser submerger par la douleur.
- Le travail sur les valeurs profondes. L’objectif est d’apprendre à mieux se connaître, à donner du sens et de l’importance à nos opinions, croyances et convictions.
Méthodes et techniques
On peut diviser les méthodes et les techniques de sophrologie en deux grandes catégories:
La relaxation dynamique. Souvent pratiquée en groupe, elle peut être réalisée assis(e) ou bien debout. Elle comporte également plusieurs degrés:
- 1er degré: la corporalité. Elle combine une quinzaine d’exercices respiratoires environ. La plupart du temps, le pratiquant est debout, les yeux fermés, et pratique ce que l’on appelle la «respiration synchronique» (inspiration-rétention-stimulation ou tension douce-expiration-relâchement). Chaque série respiratoire stimule en alternance différentes parties du corps. Le but est de renforcer le schéma corporel, d’accroître la perception du corps par la conscience.
- 2ème degré: la contemplation. Ici, le pratiquant est le plus souvent assis, et doit s’observer attentivement pendant qu’il effectue de petits mouvements (nuque, bras, épaules, jambes, pieds…), pour pouvoir s’observer attentivement pendant que son corps bouge. Il s’agit également de contempler les sensations internes de l’organisme, et de comprendre la signification de tous ces différents ressentis. L’objectif est donc d’acquérir une image de soi la plus juste possible, en prenant conscience des capacités, du fonctionnement et des limites du corps.
- 3ème degré: la méditation. Lors de cette étape, la posture, inspirée du zazen, est essentielle: le dos et la nuque doivent être droits, les épaules légèrement cambrées, les mains croisées au niveau du bas-ventre. Encore une fois, on effectue des exercices de respiration synchronique, afin d’évacuer la négativité par l’expiration. Une marche méditative (ou kin-hin) peut aussi être réalisée. Les yeux sont tour à tour fermés ou mi-clos. Dès lors, on ne fait plus de distinction stricte entre le corps et l’esprit: ce n’est plus un esprit sur un corps, mais un esprit avec un corps, qui médite.
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