Avez-vous déjà entendu parler de la sylvothérapie, ou «médecine verte»? Il est fort probable que oui, puisqu’il s’agit d’une thérapie alternative qui prend de plus en plus d’importance ces dernières années en France.
Le principe est simple: la nature, et en particulier les arbres, vous aident à être au mieux de votre forme et à lutter contre le stress. Au Japon, cette philosophie de vie s’appelle le Shinrin yoku et est une pratique médicale à part entière, extrêmement populaire.
Vous souhaitez prendre soin de vous tout en vous connectant à la nature ? Le Shinrin yoku et fait pour vous, et nous allons dans ce cours vous donner les clefs pour débuter dans cette discipline et en faire une pratique efficace.
Qu’est-ce que le Shinrin yoku ?
Le Shinrin yoku en bref:
En japonais, «shinrin» signifie «la forêt», et «yoku» désigne «le bain». Le Shinrin yoku est donc littéralement un «bain de forêt», c’est-à-dire que l’on va essayer de se reconnecter avec la nature, de profiter de son harmonie en se promenant sous les arbres.
En France, on reconnaît aussi les bienfaits des arbres, mais de manière un peu différente: la sylvothérapie ne consiste pas seulement à passer du temps avec nos amis à feuilles, mais carrément à les enlacer.
En fait, il faut bien comprendre que pour les japonais, l’amour et le respect de la nature sont extrêmement importants: la forêt est notre mère à tous, et elle nous prodigue ses bienfaits, qu’il suffit de savoir reconnaître et accepter. C’est pourquoi un simple passage dans un endroit où vous serez entouré(e) d’arbres peut vous prodiguer de multiples bienfaits, pour peu que vous sachiez les saisir.
Comment ça marche
Même si cette thérapie peut sembler abstraite voire farfelue à première vue, plusieurs recherches scientifiques ont étudié le mode d’action du Shinrin yoku pour essayer de comprendre comment les arbres parviennent à apaiser certains de nos maux.
Les chercheurs ont fini par découvrir que ce sont des composés aromatiques présents dans les feuilles des arbres, les phytoncides et les terpènes, qui auraient cet effet bénéfique. Ce sont d’ailleurs des substances odorantes qui sont très utilisées en aromathérapie, et que l’on retrouve souvent dans les huiles essentielles pour leurs vertus curatives reconnues.
En outre, des études ont montré que l’inhalation de ces substances optimise l’action du système immunitaire, en augmentant le nombre de lymphocytes et de cellules tueuse naturelles (des globules blancs), ainsi que celui des protéines anti-cancer. La production de sérotonine (l’hormone du bonheur) est également stimulée, ce qui renforce les sentiments positifs et éloigne les sentiments négatifs, tout en ralentissant la production de l’hormone du stress (le cortisol).
Attention néanmoins: il s’agit d’une médecine préventive, qui en aucun cas ne peut se substituer à l’avis d’un médecin professionnel. Si vous souffrez de problèmes de santé, allez consulter un spécialiste avant d’entreprendre quoi que ce soit.
Bénéfices
- La première motivation pour se mettre au Shinrin yoku est son effet anti-stress, justement parce que la production de cortisol (hormone du stress) est ralentie, au profit de celle de la sérotonine.
- En outre, la fréquence cardiaque ralentit, ce qui indique aussi une baisse de stress, et contribue surtout à diminuer la tension artérielle.
- On l’a vu, le système immunitaire est plus performant, ce qui permet de moins tomber malade, mais aussi de mieux récupérer après des opérations chirurgicales, et de mieux cicatriser, par exemple.
- La digestion est favorisée par la marche, diminuant par exemple les problèmes de constipation.
- Comme vous êtes plus détendu(e), vous dormez mieux, les divers troubles du sommeil disparaissent, les risques de démence diminuent, et votre système nerveux en est témoin: l’agressivité disparaît, ainsi que les sautes d’humeur intempestives. Votre moral est au plus haut grâce à la sérotonine.
- Nos capacités de concentration, même chez les personnes souffrant d’hyperactivité ou de trouble de déficit de l’attention, s’améliorent.
- La libido et l’énergie sexuelle seraient également développées par le Shinrin yoku.
Les fondamentaux pour une bonne pratique
Etape n°1: soyez à l’aise
Cela peut paraître évident, mais pour vous détendre, vous devez vous sentir bien. Et cette sérénité passe par une tenue vestimentaire adéquate. Vous n’êtes pas obligé(e) d’enfiler vos baskets et votre jogging, mais privilégiez des vêtements confortables, dans lesquels vous vous sentez bien.
Exit les talons aiguilles ou les cravates trop serrées, donc! Sauf s’ils sont pour vous une source de confort, bien entendu.
Etape n° 2: déconnectez !
Démunissez-vous de tout ce qui pourrait vous empêcher de profiter de votre bain de forêt et/ou vous perturber : téléphone, tablette, appareil photo, mp3, liseuse…
Nous éloigner de nos écrans et de toutes les technologies qui accaparent notre attention au quotidien est en fait la première phase du Shinrin yoku, voire de l’évolution vers un mode de vie plus sain.
En effet, selon plusieurs études, les français passent un peu moins de 2h par jour sur leur portable en moyenne, ce qui correspond à environ 26 jours sur un an ! Les plus touchés sont les 16-24 ans (plus de trois heures par jour), puis les 35-44 ans (78 minutes par jour en moyenne), et enfin les 55-64 ans (environ 30 minutes). Et c’est sans compter les autres écrans (télévision, ordinateur, etc.) !
Pour vous assurer de l’efficacité de ce moment, l’important est donc de vous éloigner de cette technologie perturbatrice. De même, si vous choisissez d’effectuer le Shinrin yoku à plusieurs, faites silence. Essayez de ne pas vous parler et de ne pas vous déconcentrer mutuellement. Dans l’idéal, éloignez-vous un peu les un(e)s des autres.
Etape n°3: l’importance du lieu
Chaque personne étant différente, il n’existe pas de lieu parfaitement idéal pour tous. Vous devez vous laisser guider par votre instinct, par vos sens. La seule chose qui importe est de trouver un emplacement où vous êtes détendu(e), ou vous vous sentez bien.
Il peut s’agir d’un endroit qui vous apaise parce que vous y sentez une odeur agréable, d’un lieu lié à des souvenirs d’enfance heureux… Cela peut effectivement être en forêt, ou tout aussi bien à la campagne, au milieu d’une plaine ou au bord d’un ruisseau. Vous pouvez choisir de mettre l’accent sur une odeur que vous appréciez, sur un bruit qui vous est agréable…
En fait, vous devez sentir une connexion avec cet endroit, vous devez ressentir de la joie et de l’apaisement lorsque vous vous y rendez et lorsque vous y pensez.
Evidemment, ce lieu doit être le plus possible éloigné du bruit incessant des villes, et contenir un maximum de végétation. Chaque fois qu’une pensée parasite vous viendra à l’esprit (travail, rendez-vous, emploi du temps chargé, etc.), le lieu que vous aurez choisi devra vous permettre de vous en éloigner et de retrouver la paix.
Une fois que vous vous serez éloigné(e) de votre stress quotidien, il s’agira d’ouvrir vos cinq sens au monde qui vous entoure. C
Ouvrez grand vos oreilles !
A première vue, le concept peut paraître simpliste: tout le monde sait comment se promener en forêt. Certes, mais cette fois-ci, il ne s’agit pas seulement d’entrer dans la forêt pour quelques instants: il s’agit de laisser la forêt entrer en vous. Et cela ne peut s’effectuer sans que vous choisissiez de vous ouvrir, et de mobiliser pour cela tous vos sens.
L’un de nos tout premiers sens
C’est prouvé, lors des premiers mois de vie, les bébés utilisent plus leur ouïe que leur vue. Si l’on stimule un bébé visuellement, puis auditivement, il réagira davantage à la première sollicitation. Vers 9 mois, ce comportement tend à disparaître puis à s’inverser: les bébés font plus appel à leurs yeux.
L’ouïe sert également à communiquer: par mimétisme, l’enfant va reproduire des sons jusqu’à apprendre à bien parler; c’est donc un élément fondamental de construction de l’individu en société.
En outre, saviez-vous que vos oreilles vous aident à vous repérer spatialement? Par exemple, si jamais on cache un objet bruyant dans une pièce, vous allez le chercher non pas avec vos yeux, mais avec vos oreilles. C’est en entendant le bruit que vous serez à même de bien vous déplacer pour en trouver la source.
Le Shinrin yoku vous demande donc de faire appel à ce sens trop souvent oublié, afin de mieux vous connecter avec ce qui vous entoure.
Faire silence pour mieux entendre
Au Japon, terre d’origine de la discipline, il n’est pas bien vu de se promener en faisant du bruit dans la forêt. Il faut rester silencieux, même à plusieurs, à la fois pour ne pas déranger les autres promeneurs, mais aussi pour témoigner du respect aux êtres qui y vivent.
Lors de vos séances de bain de forêt, respectez donc scrupuleusement ce besoin de silence. Il n’en sera que plus bénéfique, à la fois pour les autres et pour vous; en effet, écouter s’apprend, et nécessite concentration et application.
Par conséquent, afin de développer votre ouïe, vous pouvez vous arrêter à un endroit, vous asseoir et vous concentrer. Inspirez puis expirez profondément, plusieurs fois. Détendez-vous, et laissez-vous envahir par les mille et un petits bruits de la nature qui vous entoure.
Concentrez-vous d’abord sur votre propre respiration, puis élargissez peu à peu votre champ d’écoute. Entendez l’eau couler, les insectes et les animaux s’affairer, éventuellement la pluie tomber autour de vous. Ecoutez la nature bruisser, le bois craquer, le vent souffler dans les feuilles. Peut-être que vous pourrez même entendre des animaux sauvages, en plus du chant des oiseaux!
Tous ces bruits de la nature sont bien différents de ceux des villes, qui eux sont générateurs de stress. Voilà pourquoi il est important que votre endroit fétiche soit éloigné des dérangements citadins: afin de ne pas tromper vos sens et de vous permettre de bien vous détendre, en oubliant, au moins pour un temps, vos préoccupations perturbatrices.
Dans un premier temps, vous pouvez fermer les yeux pour vous focaliser sur votre ouïe. Néanmoins, la vue est un sens également très important, qu’il faudra aussi travailler.
Apprenez à voir
Nous utilisons nos yeux naturellement, sans même y penser, à chaque instant qui passe ; mais savons-nous pour autant réellement voir?
Trouvez votre équilibre visuel et spirituel
Depuis l’Antiquité et Aristote, nous partons du principe que nous possédons cinq sens: l’ouïe, la vue, l’odorat, le toucher et le goût. Cependant, cela fait environ une vingtaine d’années que les chercheurs remettent cette conception en question: Aristote aurait certes définit les sens qui nous permettent de percevoir notre environnement, mais il ne se serait focalisé que sur nos sens externes. Or, il existerait également quatre sens internes:
- La proprioception, pour nous aider à situer nos propres membres
- L’équilibrioception, qui nous permet de maintenir notre équilibre
- La thermoception, pour éprouver les températures
- La nociception, l’indicateur de douleur
Le sens externe qui fait le plus appel à la vue est ici l’équilibrioception. Si vous avez déjà essayé de tenir en équilibre en fermant les yeux, vous avez sans doute pu constater par vous-même qu’il s’agissait là d’un exercice très compliqué.
Vos yeux sont par conséquent des organes indispensables pour votre équilibre de vie, et grâce au Shinrin yoku, vous allez devenir apte à utiliser votre vision pour rester en équilibre, mais également pour en trouver un nouveau, afin d’atteindre une harmonie extérieure mais aussi intérieure.
Créer de bonnes conditions visuelles
Saviez-vous que les écrans fatiguent vos yeux? Plusieurs études scientifiques l’ont prouvé: la fatigue et la sécheresse oculaires, qui se traduisent notamment par des picotements, des migraines, des troubles de la vision, une incapacité à bien voir de loin (etc.), sont accentuées par une utilisation trop longue et fréquente des écrans.
Si vous n’étiez pas encore convaincu(e) de la nécessité de vous déconnecter de vos écrans, pensez donc à votre santé visuelle: moins vous les regarderez, et plus vos yeux seront préservés.
Par conséquent, choisissez de vous concentrer plutôt sur la nature qui vous entoure. Vous pouvez décider d’adopter un coin de forêt qui vous plaît particulièrement, ou bien de vous promener en flânant le long des sentiers. L’important est d’observer le plus possible votre environnement, qu’il s’agisse de minuscules détails ou d’un ensemble d’éléments plus imposants.
Vos yeux vous soignent
C’est prouvé, les couleurs que nous regardons ont un effet sur notre bien-être. Une discipline, la chromatothérapie (ou chromothérapie / chromathérapie), est même spécialement dédiée à l’exploitation des couleurs de façon thérapeutique.
Or, on trouve dans la forêt de nombreuses couleurs nécessaire au développement et à l’augmentation du bien-être:
- Le vert calme l’impulsivité. Il permet de maîtriser ses émotions, de se détacher de la violence, de l’impétuosité des sentiments. On le retrouve bien évidemment en observant les feuilles des arbres, les buissons, la mousse, l’herbe…
- Le marron rassure et détend. Couleur des troncs et de la terre, le marron est une couleur quasi maternelle, qui exprime avant tout le réconfort et la douceur.
- Le bleu favorise la concentration. Il est propice pour réfléchir en toute sérénité et avec efficacité, pour développer l’intuition et les perceptions sensorielles. Il est surtout présent lorsque l’on regarde le ciel ou l’eau.
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